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Pollution - Déchêts

Quand l’écume devient déchets…

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Dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, et à la demande du ministère de l’écologie, l’association Robin des Bois s’est vue chargée de présider un groupe de travail et de réflexion sur l’impact des macrodéchets en milieux aquatiques et les mesures à envisager pour juguler ces flots de détritus. Réunie à six reprises entre décembre 2008 et avril 2009, cette mission a finalement débouché sur un « plan coordonné visant à réduire les macrodéchets flottants ou échoués dans les fleuves, les ports, le littoral et en mer » impliquant tout à la fois le grand public, les gestionnaires de déchets, les marins pêcheurs ainsi que les différents acteurs du transport maritime.

Si l’on reprend la définition avancée par Robin des Bois, on désigne par macrodéchets « tout matériau ou objet fabriqué et utilisé au profit de l’humanité qui est directement ou indirectement, volontairement ou involontairement, jeté ou abandonné dans les milieux aquatiques ». D’origine très diverse, ils peuvent résulter du trafic maritime, qu’il s’agisse d’activités de pêche, de plaisance ou à des fins commerciales. Une part non négligeable de déchets est également acheminée depuis les bassins versants, lesquels récoltent les détritus délaissés aux bords des cours d’eau, des routes et des espaces publics d’une manière générale. Atout touristique, le littoral est aussi victime de la pollution générée par un afflux régulier de visiteurs et de « pique-niqueurs », pollution qui se répercute inévitablement sur les milieux aquatiques, avoisinants et éloignés.

Malgré ce que suggère leur dénomination, les macrodéchets sont de nature et de tailles hétéroclites. Cette appellation regroupe, certes, les équipements de pêche perdus en mer, qui continuent, parfois des années durant, à capturer certaines espèces marines, mais intègre également les conteneurs issus du fret commercial qui, par défaut d’arrimage ou à cause d’aléas climatiques, sont rejetés à la mer au cours du trajet.

Autre type de déchets maritimes mais non moins nocifs, les minidéchets flottants rassemblent des objets aussi divers que des capsules, des bouchons, des capuchons, des bâtons de sucette, des briquets et, ce dont peu de personnes ont conscience, des mégots de cigarette. Depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, ces derniers envahissent la voie publique en l’absence de cendriers prévus à leur effet. Or, imprégnés d’hydrocarbures, les filtres de cigarettes en acétate de cellulose persistent plusieurs années dans l’environnement et sont consommables par la faune.

Pas seulement le fait de vacanciers négligents, ces déchets peuvent être acheminés depuis la voirie et les lieux publics jusqu’au littoral ou la mer par des orages ou le lavage à l’eau des trottoirs et des caniveaux. Ces petits déchets peuvent, de même, gagner le littoral via les réseaux d’eaux unitaires s’ils sont rejetés dans les toilettes. L’association fait ainsi le lien entre la recrudescence de déchets rejetés et certains grands événements itinérants terrestres tels que le Tour de France ou l’Armada de Rouen.

D’après la bibliographie internationale, on estime qu’environ 70 % des déchets retrouvés dans les mers et sur le littoral sont d’origine terrestre, le solde provenant des activités maritimes. Sur la façade Atlantique européenne, environ 75 % des déchets recensés sont en plastique ou en polystyrène, 7 % sont des déchets sanitaires tels les cotons-tiges, les préservatifs ou les tampons applicateurs, et 2 % sont en métal.

Prendre conscience des conséquences pour cibler des solutions

Ce perpétuel relargage à destination des milieux aquatiques a, bien évidemment, de lourdes répercutions sur l’écosystème marin. Comme le relève Robin des Bois, les macrodéchets « constituent des pièges physiques et des leurres pour la biodiversité marine notamment les mammifères et des espèces commerciales ». Mais l’homme doit également assumer les conséquences de ses actes. En se fragmentant en particules de plus en plus petites, les matériaux polluants pénètrent dans les chaînes alimentaires des organismes marins pour finir dans nos assiettes. Le paysage marin et le tourisme pâtissent pareillement de cette pollution soutenue, des milieux fragiles comme les mangroves ou les coraux résistant mal aux pressions des activités anthropiques.

Pourtant, certaines actions de lutte ont déjà porté leurs fruits. Ainsi, d’après Robin des Bois, « Plusieurs intervenants de terrain ont signalé une réduction significative des sacs plastiques dans le gisement des macrodéchets depuis l’interdiction de distribution de ces sacs aux caisses des grandes surfaces ».

En revanche, d’autres mesures sont encore perfectibles, à l’image du nettoyage mécanisé des plages. En effet, une mauvaise utilisation des machines, comme une vitesse excessive, un passage en pied de dune ou sur du sable mouillé, peut modifier à terme la structure et le profil de la plage et perturber le vivant qui y réside.

Des efforts bien plus conséquents doivent désormais être menés et ce, sur tous les fronts. Dans cette optique, Robin des Bois propose une série de quelque 65 recommandations légiférant dans le domaine de la pêche, du tourisme et de la gestion des déchets sur terre comme sur mer. Si rien n’est fait, on pourrait se retrouver dans des situations similaires à celles constatées en mer du Nord où certains traits de chalut remontent plus de déchets que de poissons.

Cécile Cassier

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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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